Section de Paris 19 è arrondissement

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Intervention de Fanny Gaillanne relative au Contrat de ville 2015-2020

Ce vote est l’occasion de nous interroger sur les objectifs, sur les fondamentaux de la politique de la ville.

La politique de la ville comme cela est rappelé, est la lutte contre les inégalités sociales et territoriales.

Nous le savons, les inégalités sont territorialisées. Là où les besoins sont les plus importants, l’action doit être plus forte. Il y a des territoires où globalement « on vit bien », et d’autres où se cumulent pauvreté, chômage, précarité, échec scolaire, addictions, problèmes sanitaires graves… auxquels s’ajoutent l’absence de services publics, le manque d’entretien, la laideur du bâti, l’isolement… qui s’abattent sur les mêmes, dans les banlieues et les quartiers populaires. C’est ici donc que ce contrat de ville intervient, comme il est écrit dans son préambule, il s’agit : « aller plus loin, approfondir les actions, maintenir l'effort pour donner aux quartiers politique de la Ville les mêmes chances qu'aux autres quartiers ». Nous pensons qu’il faut non seulement une politique de réparation, mais plus encore, une politique de développement de ces territoires.

Nous ne devons pas penser la politique de la ville comme une somme de subventions à des associations, comme un empilement de mesures, mais bel et bien comme un droit à la ville qui conjugue l’humain et l’urbain.

La loi Lamy votée en début d’année dernière a remis a plat les modalités de la politique de la ville pour tenter de simplifier quelque peu la chose.

L’une des évolutions est le critère unique de revenu qui a été utilisé pour établir la nouvelle cartographie prioritaire. Même si celui-ci a été pondéré sur la capitale, la déclinaison parisienne de la loi Lamy montre l’effet lapidaire du critère unique de revenu :

Au niveau parisien on passe de 330 000 habitants dans les quartiers prioritaires dans le cadre du contrat urbain de cohésion sociale, (CUCS) en vigueur jusqu’en fin 2014, à 150 460 habitants  dans les quartiers prioritaires ciblés par l’Etat sur la base de la loi Lamy.

La remise à plat de la géographie prioritaire coïncide également avec la diminution de la dépense publique. La ville de Paris a fait le choix de ne pas répercuter ces baisses sur ses quartiers populaires, elle a fait le choix d’une vision large de la politique de la ville en terme de périmètre. La ville de Paris conserve ses engagements financiers dans tous les quartiers populaires c’est-à-dire : les quartiers prioritaires et les quartiers de veille active. L’Etat s’est engagé à continuer à financer dans ces quartiers de veille active, les ateliers sociolinguistiques, les postes d’adultes-relais et le dispositif de réussite éducative. C’est une garantie importante et un soulagement pour les associations et leurs usagers dans ces quartiers.

Cependant, dans un contexte de baisse des dotations aux collectivités programmées et déclinées sur les trois prochaines années par le gouvernement, ce qui équivaut à une baisse de 600 000 millions d’euros, nous pouvons nous demander jusqu’à quand cet engagement de la ville va-t-il pouvoir tenir ?

La grande ville, la métropole active recèle de grandes richesses de créativité et d’intelligence. Elle est pleine d’avenir. Dans le même temps, on sait que certaines métropoles absorbent tous les misérables des régions abandonnées, des campagnes laissées en friche ou partiellement et anarchiquement urbanisées. Ce contrat de Ville s’inscrit pleinement dans la démarche métropolitaine comme il l’est dit dans le préambule, il est alors de notre responsabilité de rester attentif à ne pas créer ou recréer des poches de misère, par l’isolement où l’abandon de certains territoires dans ce nouveau cadre métropolitain.

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Intervention de Fanny Gaillanne relative au Contrat de ville 2015-2020

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